Graisse Abdominale, un danger pour la santé ?

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Iwana Chronique

 

La graisse est présente partout dans l'organisme. Elle compte pour environ 15 à 20% du poids du corps respectivement chez les hommes et les femmes sans surpoids et en bonne santé. La prise de poids est liée à l'accumulation de graisse, celle-ci se distribue de trois façons :
-répartie de façon diffuse
-répartie au niveau de l'abdomen
-ou selon une répartition dite gynoïde.

Quand elle se distribue à l'abdomen, on observe deux sous-types d'accumulation de graisse :
-la graisse viscérale (ou profonde) qui se situe autour des viscères (intestin, côlon, pancréas…)
-la graisse sous-cutanée, entre les muscles de la paroi abdominale et la peau.
Nous ne discuterons dans ce sujet que de l'accumulation de graisse corporelle liée à la prise de poids et non des distributions de graisse vues en cas de maladie comme dans le cas de certaines maladies endocriniennes.

Distribution

L'accumulation de graisse de façon régulièrement répartie dans tout le corps est caractéristique de la distribution féminine. Elle s'accumule cependant en des endroits spécifiquement gynoïde : hanches et cuisses, jambes, partie inférieure et superficielle de l'abdomen, seins. A l'inverse, quand l'accumulation de graisse ne se situe qu'au niveau de l'abdomen, c'est un phénotype (c'est-à-dire un caractère observable) de type masculin ; le classique "ventre" de l'homme a partir de la cinquantaine. Il est ainsi souhaitable de bien examiner un sujet pour essayer de déterminer, en présence d'une augmentation du volume de l'abdomen que l'on impute à une prise de poids, s'il s'agit d'une accumulation de graisse sous-cutanée abdominale, le plus souvent associée à une accumulation régulièrement répartie dans tout le corps ou bien une distribution uniquement abdominale plutôt située sous les muscles abdominaux.

Graisse abdominale viscérale : pathogénie

Il y a deux types principaux de graisse d'un point de vue physiologique. Les graisses "brune" et "blanche", cette dernière constituant le contingent essentiel de l'organisme adulte. La graisse brune est pigmentée par du fer, d'où sa coloration, et est constituée de cellules graisseuses, les adipocytes, contenant de nombreuses gouttelettes de graisse ainsi qu'une "machinerie" énergétique (les mitochondries) importante en nombre et dont l'utilité physiologique est connue depuis longtemps comme étant un thermostat physiologique chez les animaux qui hibernent et le nouveau-né humain. Cette graisse brune produit de l'énergie tandis que les adipocytes constituant la graisse blanche ne contiennent qu'une grosse gouttelette de graisse et pas ou très peu de mitochondries, servant essentiellement de stockage. L'intérêt suscité par les différents types de graisse est parallèle aux recherches sur l'épidémie de surpoids et d'obésité observée depuis maintenant près de 20 ans de part le monde. En effet, l'augmentation de masse grasse abdominale viscérale a été corrélée à l'apparition des éléments constitutifs de ce que l'on appelle le syndrome métabolique. Ce syndrome associe surpoids ou obésité (surpoids au-delà d'un indice de masse corporelle - rapport poids sur taille au carré - entre 25 et 30, obésité au-delà de 30) de type androïde, hyper-cholestérolémie, hyper-triglycéridémie, intolérance au glucose ou diabète, hyper-uricémie, hypertension artérielle. Ce syndrome expose par le biais entre autres de l'athérosclérose aux maladies cardio-vasculaires bien connues que sont l'infarctus du myocarde ou les accidents vasculaires cérébraux. Le type de diabète dans ce cas est le diabète de type 2 (dit de la maturité). En effet, on sait depuis longtemps que dans ce type de diabète, il existe une résistance à l'insuline (insulino-résistance) importante. La fonction de l'insuline est de faire entrer le glucose dans toutes les cellules du corps. Dans l'insulino-résistance, tout se passe comme si les cellules pancréatiques qui fabriquent l'insuline étaient au maximum de leur capacité (les taux d'insuline dans le sang sont élevés) qui reste pourtant insuffisante puisque le taux de glucose dans le sang (la glycémie) reste anormalement élevé. Or, les adipocytes de la graisse blanche produisent de petites molécules dont certaines, appelées cytokines, entraînent de l'inflammation (TNF, MCP-1, activateur du plasminogène…), tandis que d'autres, appelées adipokines, entraînent des effets métaboliques (leptine, adiponectine, hepcidine…). L'ensemble ou certaines de ces molécules induisent l'insulino-résistance et les pathologies artérielles et/ou métaboliques. C'est au niveau de la graisse abdominale viscérale que la production de ces molécules serait la plus importante, reliant ainsi le phénotype de l'obésité androïde à la morbidité que l'on connait bien dans la population des hommes de plus de 50 ans en surpoids ou obèses. On a également montré récemment que la graisse brune est faiblement présente chez l'adulte, de façon inversement corrélée au surpoids et à l'obésité : il y a proportionnellement moins de graisse brune chez les sujets obèses et plus chez les sujets ayant bénéficié d'une chirurgie bariatrique (La chirurgie bariatrique est une technique chirurgicale utilisée dans certains cas d'obésité sévère quand la vie des personnes est menacée par leur poids et leur condition et pour lesquels tous les traitements ont échoué.  Ils peuvent alors avoir recours à la pose d'un anneau gastrique  qui réduit la taille de l'estomac...).

 De façon similaire, la graisse brune est également moins abondante en cas de diabète de type 2, reliant pour certains la relation obésité - diabète de type 2 - insulino-résistance. Cette graisse brune jouerait ainsi un rôle protecteur comparé à la graisse blanche et est devenue un enjeu en termes de traitements innovants du syndrome métabolique ; l'amaigrissement quant à lui permettant de diminuer la graisse blanche viscérale abdominale.

En pratique, il est donc très utile d'évaluer la graisse abdominale en clinique. Cela passe par le tour de taille  dont la valeur est indicateur d'obésité androïde, facteur de risque de morbidité cardio-vasculaire.

Dr Alain ATTAR Gastro-entérologie et Nutrition 4 rue de la Néva 75008 PARIS

Pour en savoir plus :

 

  1. Betz MJ, Enerbäck S. Human Brown Adipose Tissue: What We Have Learned So Far. Diabetes 2015;64:2352–2360.
  2. Ashwell M, Gibson S. A proposal for a primary screening tool: “Keep your waist circumference to less than half your height”. BMC Med. 2014;12:207.

 

J’ai appris la différence entre combler un vide (donc aucun degré de satiété possible), calmer mes angoisses et avoir faim.

J’apprends chaque jour à me raisonner, à prendre sur moi. Je visualise le mal que je vais me faire en craquant et j’arrive à me contrôler. J’ai fait 5 séances puis je suis passé à une séance toutes les deux mois. J’ai vraiment changé mon comportement un peu toxique avec la nourriture, et tout naturellement j’ai perdu du poids. L’hypnose m’a permis d’aller creuser en moi, de me rencontrer d’une certaine façon. Ca me rend plus forte, plus audacieuse, je ne suis plus obligée de tout accepter, et j’ai décidé de me faire confiance.

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