Iwana Chronique

Alors que plus de 5 millions de Français privilégiraient les aliments « sans gluten », seulement 600 000 personnes seraient réellement intolérantes au gluten. Un créneau juteux pour certaines marques qui en profitent pour faire flamber les prix.

Et si « le sans gluten » n’était qu’une mode ?!

Outre ceux qui présentent une véritable intolérance ou une allergie pouvant engendrer la maladie cœliaque, manger « gluten free » changerait la vie de ceux qui ont fait ce choix alimentaire. Moins de migraines, de ballonnements, de fatigue… Même les personnalités en font l’éloge. Le champion de tennis Novak Djokovic, diagnostiqué intolérant, explique que son régime « l’a aidé à se sentir mieux dans son corps et à améliorer ses performances ».  Tout comme Jennifer Aniston, Gwyneth Paltrow ou encore Jessica Alba…

Le gluten, késako ?

La plupart des céréales contiennent ce mélange de protéines combiné à de l'amidon : blé, seigle, orge, avoine… Il est présent également dans certains plats préparés, chips et autres sauces ! C’est lui qui donne de l’élasticité et de la texture. Ainsi, les partisans du "sans gluten" doivent scruter la moindre étiquette avant de déposer un produit dans leur panier.

Un pavé dans la marre

En comparant la composition de produits de la vie courante et leur déclinaison sans gluten, des études ont cherché à savoir si cela était aussi bon pour la santé. La réponse est sans appel : NON ! Car, s’ils ne contiennent pas de gluten, ces produits peuvent compenser avec émulsifiants, épaississants mais aussi sucre, gomme de xanthane, acidifiants ! Par exemple, une pâte brisée sans gluten contiendrait pas moins de 15 ingrédients additifs contre six pour sa version classique. Par ailleurs, supprimer totalement le gluten de son alimentation déshabitue l’organisme de le digérer au risque ensuite dès que l’on en remange, même en petite quantité, de le stocker immédiatement au niveau de nos graisses  ! Et, tout cela pour un produit qui s’affiche bien souvent deux à quatre fois plus cher que son homologue classique.

Rarissime, l’allergie pure

Elle se manifeste par des problèmes respiratoires et/ou digestifs pouvant aller jusqu'à provoquer des œdèmes. Contrairement à l'intolérance –maladie cœliaque, l'allergie ne détruit pas la paroi de l'intestin grêle.

Alors, avant de vous lancer dans un tel régime, faites des tests médicaux. D’abord, une prise de sang pour vérifier le taux d'anticorps anti-transglutaminase IGA. Si celui-ci est très élevé, il faudra procéder à une endoscopie pour faire une biopsie de la paroi intestinale. Si le patient élimine le gluten de son alimentation avant de passer ces tests, la maladie sera impossible à diagnostiquer !

Alors, avant de céder aux sirènes d’une mode alimentaire, renseignez-vous bien !